Les autorités bahreïnies ont décidé mardi, de suspendre les activités de la principale formation politique d’opposition chiite, Al-Wefaq (L’Entente). Cette mesure a été fermement condamnée par Washington, qui avait, déploré lundi dernier l’arrestation d’un célèbre militant bahreïni pour les droits de l’Homme.
En l’espace de 24 heures, le pouvoir bahreïni a pris deux décisions qui montrent ses intentions d’aboutir carrément à l’interdiction de toute opposition.
Le mouvement Al-Wefaq est accusé de violer les lois de cet Etat, qui est secoué par des troubles sociaux à répétition depuis 2011. En fait, cette formation politique anime la vague de contestation de la majorité chiite, qui plaide pour l’instauration d’une véritable monarchie constitutionnelle.
Si ce mouvement a toujours déclaré être contre la violence, ses manifestations, épisodiques, aboutissent à des accrocs avec les forces de l’ordre. Celles-ci ont même été la cible d’attentats. Le leader d’Al-Wefaq, Ali Salmane, est, à l’heure actuelle, en prison pour complot contre le régime et incitation à la désobéissance civile et à la haine confessionnelle.
De leur côté, les autorités bahreïnies rejettent toute accusation de discrimination envers les chiites et soupçonnent régulièrement l’Iran de «tentatives de déstabilisation», des accusations que Téhéran dément.
Quoi qu’il en soit, le tribunal administratif a ordonné de suspendre les activités d’Al-Wefaq après un recours du ministère de la Justice, qui a sollicité la «dissolution» de cette formation politique.
Le ministère de la justice accuse le mouvement chiite d’enfreindre la loi et de «favoriser le terrorisme et l’extrémisme», de même que les «ingérences étrangères», faisant clairement référence à l’Iran.
Pour sa part, le département d’Etat américain a déclaré être «profondément troublé par la mesure inquiétante du gouvernement de Bahreïn» auquel les USA demandent de «reconsidérer cette décision».