Lors d’un houleux débat télévisé organisé hier lundi entre candidats à la présidence du gouvernement sur la politique économique contestée du conservateur sortant, Mariano Rajoy et les contre-propositions du Parti anti-austérité Podemos, les candidats du Parti socialiste Pedro Sanchez, de la coalition de gauche radicale Pablo Iglesias et du centre droit Albert Rivera ont tous été d’accord sur le départ du chef du gouvernement sortant.
Mariano Rajoy a tout d’abord subi les conséquences de la multiplication des scandales de corruption depuis son arrivée au pouvoir en 2011, et sa politique économique qui a, selon les participants au débat, aggravé les inégalités. Le chef du gouvernement sortant s’est réfugié derrière la croissance retrouvée qui a atteint 3.2% en 2015 et la baisse du chômage à 20.1%, mais qui reste malgré tout le deuxième taux le plus élevé de l’Union européenne.
Les législatives du 20 décembre dernier, remportées par la droite avec 28.72%, avaient mis fin à près de 40 ans de bipartisme. Les anciens et nouveaux partis étant incapables de s’entendre pour former un gouvernement de coalition, un nouveau scrutin a été décidé. Mais à deux semaines des élections législatives du 26 juin prochain, la situation politique en Espagne est toujours aussi bloquée.
Les sondages accordent la première place à la droite avec 28.9% des voix contre 29.2% en décembre. Unidos Podemos et ses alliés régionaux arriveraient à la deuxième avec 25.4% tandis que le Parti socialiste serait pour la première fois relégué à la troisième place avec 20.8%, juste devant les 14.8% de Ciudadanos. Mais ces sondages, s’ils se concrétisaient, ne suffiraient pas à dégager une majorité parlementaire claire et sortir le pays de la crise, notamment avec les divisions au sein de la gauche.