De retour en fin de semaine dernière d’une mission dans la région de Diffa, à l’est du Niger, le coordinateur humanitaire des Nations unies au Niger, Fodé Ndiaye a appelé la communauté internationale à mobiliser ses ressources pour la crise humanitaire qu’a créée l’attaque massive de Boko Haram à Bosso, une localité proche de la frontière avec le Nigeria et le Tchad dans cette région du sud-est du Niger.
Cela fait déjà une semaine que des équipes du CICR, des ONG, des agences des Nations unies et des autorités locales se coordonnent pour porter assistance aux victimes des récentes attaques de Boko Haram, mais beaucoup reste encore à faire, a déclaré Ndiaye.
Quelque 50.000 personnes ont fui la région de Dosso ainsi que les localités environnantes, une zone qui accueillait déjà de nombreux camps de réfugiés, vers d’autres endroits «plus sûrs» de la région.
La plupart de ces déplacés sont hébergés chez des familles hôtes tandis que d’autres se sont installés de façon spontanée le long de la route nationale, dans des édifices publics ou dans la brousse.
Ces réfugiés ont besoin de toute urgence de plus d’assistance en eau potable, indispensable notamment pour éviter les conflits, en vivres, en abris, en biens non alimentaires, en transport, en protection.
Par ailleurs, la dégradation des conditions d’hygiène qui accompagne généralement le début de la saison des pluies fait en effet craindre des risques de choléra et de paludisme.
Fodé Ndiaye a précisé que la plupart des familles hôtes qui accueillaient les déplacés étaient déjà dans une situation de vulnérabilité et que leur situation pouvait se détériorer davantage si une assistance d’urgence ne leur était pas également fournie.
Avec des réfugiés et des déplacés qui représentent près d’un quart de la population de la région orientale, la situation dans le sud-est du Niger est critique.
Après des attaques intermittentes pendant plusieurs longs mois, le groupe djihadiste Boko Haram a lancé le 3 juin dernier, un assaut à Bosso. En plus des milliers de familles qui ont dû fuir, cette attaque a causé la mort de 26 soldats, selon les autorités nigériennes.