José Manuel Lopez, Angel Sastre et Antonio Pampliega, tous les trois journalistes espagnols indépendants, enlevés à Alep en Syrie et détenus pendant près de dix mois par Al-Qaïda, ont regagné leur pays hier dimanche, après leur libération entouré d’un grand mystère.
Les trois journalistes espagnols sont arrivés hier dimanche dans la matinée à la base aérienne militaire de Torrejon, près de Madrid, à bord d’un jet gouvernemental venu de Turquie. Ils ont été accueillis par leurs proches et, selon les images de leur descente d’avion diffusées par les chaînes TV publiques, ils semblaient en bonne santé.
La libération des trois hommes avait été annoncée samedi soir par Madrid, après leur arrivée en Turquie. Le dossier a été traité avec la plus grande discrétion par les services secrets espagnols qui, selon des sources gouvernementales, tentaient de suivre les transfèrements des otages et d’obtenir des signes de vie.
Dans un bref communiqué, le gouvernement espagnol a déclaré que cette libération avait été rendue « possible grâce au travail de nombreux fonctionnaires et à la collaboration de pays alliés et amis », en particulier la Turquie et le Qatar, et ne mentionne aucunement le versement d’une éventuelle rançon.
Les trois journalistes José Manuel Lopez, Angel Sastre et Antonio Pampliega avaient été enlevés à Alep, dans le nord de la Syrie, le 13 juillet 2015 par des hommes armés alors qu’ils circulaient en minibus dans cette ville en guerre.
Ils étaient arrivés deux jours auparavant pour effectuer dans cette ville, des reportages du côté de la rébellion syrienne. Des sources gouvernementales ont rapporté que les trois otages étaient détenus depuis le début par le Front Al-Nosra, affilié à la nébuleuse Al-Qaïda.
Il semble qu’ils aient été mieux traités que leurs trois collègues et compatriotes libérés en mars 2014 après leur enlèvement par l’organisation rivale de l’Etat islamique, qui a exécuté de nombreux otages.
La Syrie est un des pays les plus dangereux au monde pour la presse avec quelque 139 journalistes et 47 internautes tués depuis le début du conflit, selon RSF (Reporters Sans Frontières).