Les journalistes égyptiens ont manifesté mercredi dernier, devant le siège de leur syndicat au Caire, leur mécontentement contre l’arrestation de leurs confrères, exigeant la démission du ministre égyptien de l’Intérieur, Magdi Hamid Abdel Ghaffar.
Au cours de la même journée, l’organisation syndicale des professionnels des médias a tenu une assemblée générale extraordinaire, au cours de laquelle, nombre de ses membres ont menacé d’observer une grève pour que deux de leurs confrères soient relâchés et que le ministre égyptien de l’Intérieur soit démis de ses fonctions.
Cette grogne fait suite à l’irruption, dimanche dernier, de la police dans les locaux du syndicat pour procéder à l’arrestation d’Amr Badr et Mahmoud El-Sakka, deux journalistes qui travaillent pour le compte du site internet d’opposition Bawabet Yanayer.
Ces interpellations ont été largement décriées dans les milieux des médias et de l’opposition et ont été qualifiées de «violation de la Constitution et de la loi» lors de l’assemblée générale de l’organisation syndicale des journalistes.
Plusieurs responsables ont indiqué que c’est la première fois dans l’histoire longue de trois quarts de siècle de ce syndicat, que les forces de l’ordre osent mener un tel raid.
Dans un communiqué diffusé après l’assemblée générale, le syndicat des journalistes a par ailleurs appelé à la libération des professionnels des médias détenus pour des délits d’opinion et exigé la levée des entraves à l’exercice du métier de journaliste dans le pays.
L’organisation syndicale a demandé à l’ensemble des journaux de publier «un éditorial uni» dans leurs éditions d’hier et d’aujourd’hui visant à exiger le licenciement du ministre de l’Intérieur, qui sera désormais constamment évoqué péjorativement par les organes de la presse.