Les données publiées hier mercredi par l’Office national britannique de la statistique (ONS) révèlent un ralentissement au premier trimestre de cette année de la croissance de l’économie britannique à 0.4% d’un trimestre sur l’autre, après une croissance de 0.6% au dernier trimestre de 2015.
Ce chiffre est le résultat d’une première estimation, mais qui est conforme aux attentes de l’ONS. Il semble d’ores et déjà que la croissance en Grande-Bretagne, s’est une fois de plus, appuyée sur les services. Le seul secteur tertiaire a crû de 0.6% d’un trimestre sur l’autre, alors que l’industrie et le bâtiment ont subi des contractions respectivement de -0.4% et de -0.9%. La production industrielle a diminué à son rythme le plus bas depuis plus de trois ans sur une période de trois mois à fin février et le déficit commercial n’a jamais été aussi élevé en huit ans.
A ce stade, l’ONS dit ne disposer d’aucun élément probant confirmant ou infirmant l’hypothèse selon laquelle ce ralentissement de la croissance serait lié aux incertitudes liées au référendum du 23 juin prochain sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne.
L’estimation de la croissance du pays publiée hier ne comporte pas des éléments tels que l’investissement ou le commerce extérieur, qui reflèteraient mieux l’impact d’un éventuel « Brexit ». Mais des enquêtes faites auprès des entreprises laissent toutefois penser que le futur scrutin pèse sur l’activité et l’investissement.
Mais, à moins de deux mois du référendum sur la question et malgré l’incertitude, le ralentissement de l’économie est repris par le gouvernement qui milite dans sa majorité pour le maintien du pays dans l’Union européenne comme un argument pour illustrer les risques que représenterait le Brexit. Dans un rapport présenté hier mercredi à Londres, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a également estimé que, pour le futur, un Brexit « conduirait à un choc négatif majeur pour l’économie du pays et aurait des incidences pour tous les membres de l’OCDE, en particulier en Europe ».