Des manifestations organisées contre les forces étrangères présentes sur le sol malien, ont dégénéré lundi à Kidal, dans le nord-est du Mali, faisant au moins un civil tué et plusieurs blessés.
Le rassemblement a été initié dans la matinée par des femmes, à qui se sont joints des jeunes, qui dénonçaient des arrestations arbitraires de civils et de combattants par les forces étrangères sur le terrain, à savoir les militaires français de l’opération Barkhane, qui aurait ces derniers jours interpelé au moins trois personnes à Kidal et dans les environs.
Les femmes se sont rassemblées à l’aéroport de la ville, qui sert de base pour l’approvisionnement de l’aide humanitaire, le soutien aux populations locales, les opérations de la Minusma et des forces partenaires et est sécurisé non pas par les militaires français mais par les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali.
Lorsque ces derniers ont tenté de les disperser les manifestantes ont été aussitôt rejointes par des jeunes. Les manifestants se sont alors mis à incendier les installations sécuritaires de la Mission de l’ONU sur place et à apostropher violemment des Casques bleus. Des coups de feu ont été entendus.
Plusieurs sources concordantes au sein de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) évoquent deux morts et accusent les Casques bleus d’avoir ouvert le feu. Il y aurait également cinq blessés civils dont certains dans un état grave. Sans officiellement confirmer ce bilan, la Minusma a confirmé les incidents graves de Kidal et précisé que sur les cas de décès, les enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités.