Le gouvernement espagnol serait tenté de négocier avec Bruxelles un délai supplémentaire d’un an, pour ramener le déficit public sous la barre des 3%, rapporte le quotidien espagnol El Pais.
A noter que cet objectif de l’Espagne qui a déjà largement débordé les prévisions de l’an dernier, semble d’ores et déjà, difficile à atteindre.
Le ministre espagnol des Finances en fonction Cristobal Montoro a annoncé un déficit des comptes publics de 5% du Produit Intérieur Brut en 2015, loin des 4.2% convenu entre Madrid et l’Union européenne, ce qui fait de l’Espagne l’un des plus mauvais élèves d’Europe en la matière.
De plus, la mouture du projet de budget 2016 présentée par Mariano Rajoy n’a pas été appréciée par le Commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici. Qu’à cela ne tienne, selon El Pais, le chef du gouvernement en fonction devrait plaider auprès de Bruxelles pour obtenir un délai d’un an, avançant un contexte économique international moins favorable actuellement que lorsque le pacte de stabilité avait été établi.
Le quotidien espagnol révèle que le gouvernement s’engagerait à atteindre un objectif de 3.7% de déficit public en 2016 puis 3% enfin en 2017. En contrepartie, il promettrait plus de fermeté face aux régions désignées comme les grands responsables de ces dépassements, faisant ainsi dévier la pression sur les administrations territoriales qui devraient être contraintes à des économies budgétaires de 0.5%.
Pour ramener en 2016 le déficit à 2.8% du Produit Intérieur Brut comme prévu initialement, le gouvernement devrait trouver environ 23 milliards d’euros par le biais de coupes dans les dépenses et de nouveaux prélèvements, un objectif irréalisable, selon les spécialistes des finances publiques.
Les autorités du pays tablent sur une croissance économique pour cette année de 3% contre 3.2% en 2015. Confronté à un blocage politique depuis les élections législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité capable de former un gouvernement et dans la perspective de plus en plus probable de nouvelles élections en juin, le prochain gouvernement aura peu de temps pour réaliser les ajustements budgétaires nécessaires avant la fin de l’année.