Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez el-Sarraj, soutenu par l’ONU, est arrivé mercredi à Tripoli, mais ce déplacement, loin d’augurer une sortie de crise pour le pays comme le souhaite la communauté internationale, a raviver les tensions sur fond d’une nouvelle escalade.
C’est par la mer que Fayez al-Sarraj est arrivé à Tripoli. Il a été aussitôt sommé par les autorités non reconnues de la capitale de quitter illico presto les lieux. Quelques heures après son arrivée, des tirs intermittents dont on ignorait l’origine ont été entendus dans la soirée dans la capitale. Les artères principales ont été bloquées par des membres de groupes armés, certains en uniforme et d’autres en civil munis de kalachnikovs, arrivés à bord de véhicules militaires.
Pris de panique, les habitants sont vite cloitrés chez eux et les commerces et les cafés ont baissé leurs rideaux. Dans la soirée, un groupe armé est entré de force au siège d’al-Nabaa, une chaîne satellitaire libyenne proche des autorités qui contrôlent Tripoli, expulsant les employés après avoir suspendu la retransmission. Un des journalistes de la chaîne a déclaré que ces hommes armés semblaient être favorables au gouvernement de Sarraj.
Le gouvernement d’union nationale libyen soutenu par l’ONU est contesté par les deux autorités rivales de l’ouest et de l’est de la Libye qui se disputent le pouvoir, même si certains membres des deux Parlements lui ont apporté leur soutien. Les habitants de Tripoli craignent que la venue de Fayez al-Sarraj n’entraîne des affrontements entre partisans des autorités non reconnues internationalement installées par la coalition de milices de Fajr Libya et les partisans du gouvernement d’union soutenu par l’ONU.
De leur côté, les Nations unies et les Occidentaux menacent de sanctions les autorités libyennes qui s’opposeraient à l’action du gouvernement d’union nationale.