Esperanza Aguirre, patronne du Parti populaire espagnol (PP) à Madrid, a annoncé dimanche soir à la surprise générale, sa démission en raison des scandales de corruption qui ne cessent d’éclabousser sa formation.
Cette décision est un nouveau coup dur pour le chef du gouvernement sortant, Mariano Rajoy qui fait déjà face à un défi politique de taille.
Pour justifier sa décision, celle qui est surnommée la « Tigresa » (la Tigresse) ou encore la « Thatcher espagnole » a affirmé être politiquement responsable, même si elle ne l’est pas directement, des scandales, étant donné qu’elle ignorait ce que faisaient ses trésoriers.
Elle n’a pas manqué au passage de préciser qu’elle n’avait jamais volé un seul euro, faisant un signe à Mariano Rajoy de lui emboîter le pas et démissionner. La direction nationale du Parti populaire a immédiatement réagi à l’annonce de la démission d’Esperanza Aguirre, en affirmant que cette décision était « purement personnelle et isolée ».
Esperanza Aguirre a occupé des postes stratégiques depuis 33 ans à la tête de différents ministères ou à la présidence du Sénat. Et sa décision de démissionner intervient à un moment critique pour le Parti populaire.
Aucune majorité claire n’est sortie des urnes aux législatives du 20 décembre et aucune coalition n’a pu être formée pour gouverner. Mariano Rajoy, qui répète à l’envie, son souhait de diriger le prochain gouvernement, semble complètement isolé.
Le futur gouvernement passera forcément par une alliance avec les centristes libéraux de Ciudadanos, pour lesquels la lutte contre la corruption est une priorité absolue. Pour les libéraux, Mariano Rajoy incarne désormais, malgré lui, cette corruption persistante dans le pays.
Pas plus tard que la semaine dernière, il a « sauvé » son alliée, la maire de Valence, Rita Barbera, elle aussi impliquée dans une affaire de pot-de-vin, en faisant jouer son immunité sénatoriale.