Les grandes puissances ont appelé d’une même voix, hier dimanche, le nouveau gouvernement d’union nationale libyen, à s’installer à Tripoli, menaçant au passage, d’infliger des sanctions aux opposants à la « réconciliation nationale ».
L’appel est venu des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne. Pour donner plus de consistance à cet appel, les 28 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne profiteront d’une réunion ce lundi à Bruxelles, pour se pencher sur l’adoption de sanctions, demandée par Paris, contre ceux qui s’opposent au processus de réconciliation en Libye. Ces sanctions pourraient correspondre à des gels d’avoirs et des interdictions de voyager dans l’Union européenne.
Samedi, le conseil présidentiel, composé de membres de factions rivales libyennes, a proclamé l’entrée dans ses fonctions du gouvernement d’union nationale qu’appelle de ses vœux l’ONU. Bien qu’un vote de confiance requis du Parlement n’ait pas eu lieu, le conseil présidentiel dit se baser sur le soutien d’une centaine de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale. Ce dernier, basé dans l’est du pays à Tobrouk, n’a pu se réunir en février faute de quorum pour voter la confiance. La France attribue ce blocage au président de la chambre Aguila Saleh.
Et c’est justement pour ce genre de situation que les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Italie, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et des Etats-Unis, ainsi que la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini agitent la menace de sanctions. Celles-ci visent, outre Aguila Saleh, le président du Parlement de Tripoli Nouri Abou Sahmein et le chef du gouvernement de Tripoli Khalifa al-Ghweil.
Si le nouveau gouvernement ne parvient pas à s’imposer, la Libye risque de se retrouver avec trois gouvernements, le gouvernement d’union nationale, le gouvernement basé à Tripoli la capitale qui n’est pas reconnu par la communauté internationale et l’autre basé dans l’est du pays, qui est le seul reconnu à ce jour internationalement.