En dépit de la démarche du Conseil européen d’introduire un pourvoi contre l’annulation de l’accord agricole Maroc-UE prononcé, en décembre, par la Cour de justice européenne, le Maroc a décidé de geler ses contacts avec les institutions européennes en attendant que la situation s’éclaircisse du côté de Bruxelles.
A l’issue d’une réunion jeudi, le gouvernement marocain a justifié sa décision par la gestion chaotique, à Bruxelles, du dossier se rapportant à l’accord agricole UE-Maroc. Un accord signé en 2012, avant d’être annulé par la Cour de justice européenne sous pression des lobbies favorables au Polisario, le mouvement soutenu par l’Algérie qui réclame l’indépendance de la région du Sahara occidental.
Le Maroc « n’acceptera pas d’être traité en simple objet d’une procédure judiciaire, ni réduit à être ballotté entre les différents services et institutions de l’UE», s’est indigné le porte-parole du Gouvernement.
L’UE et le Maroc entretenaient, jusque-là, un partenariat érigé en exemple dans les relations entre l’Europe et ses partenaires du Sud de la méditerranée. Les deux parties sont d’ailleurs en négociations avancées pour la conclusion d’un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA).
Une relation forte qui s’est ancrée graduellement depuis 50 ans, avant d’être perturbée par la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne. En décembre, la CJUE a annulé l’accord agricole de 2012, sous prétexte qu’il incluait la région du Sahara, une question non négociable pour le Maroc.
La suspension par Rabat de ses contacts avec Bruxelles ne s’applique toutefois pas aux échanges entre les deux parties concernant le recours relatif à l’accord agricole.
Cette brusque détérioration des relations bilatérales n’éclipse cependant pas le fait que Bruxelles considère le Maroc comme un partenaire régional stratégique. En 2008, l’UE européenne a accordé au Maroc un statut avancé en raison de relations bilatérales très imbriquées, non seulement dans le domaine économique, politique et commercial, mais aussi dans la collaboration au niveau sécuritaire et dans la lutte contre le terrorisme.