Plusieurs personnalités politiques allemandes ont désapprouvé l’incendie dans la nuit de samedi à dimanche, d’un futur foyer aménagé pour accueillir des demandeurs d’asile, un acte suspecté d’être d’origine criminelle, après la découverte sur les lieux de l’incident, des traces de produit accélérant la combustion.
Il s’agissait d’un ancien hôtel à Bautzen, une localité située à l’est de Dresde, qui devait abriter, à partir du mois prochain, des réfugiés. Le plus choquant, c’est que l’incendie a eu lieu devant 20 à 30 spectateurs visiblement ravis. Un porte-parole de la police a confié à la presse que certains de ces badauds avaient bu un verre de trop tandis que les autres ont eu des « propos dédaigneux ». Pire, trois personnes ont même essayé de perturber l’intervention des pompiers et deux badauds ivres, ont été brièvement interpellés en raison de leur opposition aux forces de l’ordre, a ajouté la même source.
Deux jours avant cet incendie, des incidents avaient éclaté à Clausnitz, au sud de Dresde, suite à l’arrivée d’un bus contenant une vingtaine de demandeurs d’asile se rendant à leur nouveau foyer. Sur des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, on peut voir un agent de police saisissant un adolescent par le cou pour le faire sortir du bus alors qu’une centaine de manifestants scandaient des phrases hostiles aux réfugiés comme « Rentrez à la maison ! » ou « Dehors ». L’intervention des forces de l’ordre a été critiquée, notamment par les formations politiques de l’opposition à l’instar des Verts et de la gauche radicale Die Linke.
De son côté, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière a déploré les agressions anti-réfugiés de manière générale, soutenant qu’il est «totalement inacceptable que des gens venus chercher la protection contre les persécutions, soient accueillis par la haine ». Allant dans le même sens, le ministre de la Justice, Heiko Maas a estimé que « ceux qui applaudissent pendant que des maisons brûlent, ceux qui effraient les réfugiés se comportent de façon atroce et répugnante ».