Alors que l’Espagne est toujours dans l’attente d’un gouvernement, les analystes n’en finissent pas de critiquer les exigences des élus de la gauche radicale du parti Podemos pour participer à une coalition avec les socialistes. Une telle coalition mettrait un terme à quatre décennies de bipartisme dans le pays.
En plus de la garantie d’un référendum en Catalogne et l’obtention d’une quinzaine de ministères, les « Indignés » de Podemos, proposent un programme économique perçu comme irresponsable. Il comprend une augmentation des dépenses publiques de 96 milliards d’euros au cours du prochain mandat, soit environ 23 milliards d’euros par an. Cette exigence permettrait au leader de Podemos de tenir ses promesses électorales qui prévoient la hausse des fonds destinés à la santé, à l’éducation, à la protection sociale et la réforme du revenu du minimum garanti. Podemos entend également revenir sur le gel des retraites décidé par les conservateurs du Parti populaire et, avant eux, par les socialistes. Podemos propose même la revalorisation de ces retraites et un retour à la retraite à 65 ans, contre 70 aujourd’hui. Cette mesure est destinée à l’électorat des séniors, dont l’importance ne cesse de croître dans une vieillissante Espagne.
Ces mesures de la gauche radicale font vivement réagir. Pour beaucoup dans le pays, cette élévation des dépenses induirait une réduction de l’épargne de l’Etat et donc le niveau d’investissement du pays, puis à terme, affecterait la consommation. De plus, entre la lutte contre la fraude fiscale, une considérable hausse des impôts et des anticipations d’un regain de la croissance économique, les moyens préconisés par Podemos pour financer ces dépenses sociales laissent dubitatifs.