Dans ses prévisions économiques d’hiver publiées hier jeudi, la Commission européenne dit s’attendre à ce que la France ne respecte pas ses engagements de ramener son déficit public sous la barre des 3% du produit Intérieur Brut en 2017, et table plutôt sur un taux de 3,2%.
Certes, la France a encore du temps devant elle avant l’échéance de 2017 et l’anticipation d’un déficit à 3,2% est légèrement plus favorable que les 3,3% qui étaient envisagés dans les dernières prévisions de l’exécutif européen en novembre dernier.
Mais la Commission européenne, plus sceptique que jamais, estime que la croissance des recettes fiscales en France, sera trop faible pour compenser la dépense publique.
Dans un communiqué, la commission estime à respectivement +1.9% et +2.3% cette croissance des recettes en 2016 et en 2017, un rythme de croissance insuffisant pour compenser pleinement les réductions des impôts pour les entreprises prévues dans le cadre du Pacte de responsabilité.
L’exécutif européen table sur une progression du Produit Intérieur Brut de la France en 2017 de 1.7%. Pour cette année fatidique pour laquelle Paris n’a pas exprimé de prévision de croissance, le commissaire chargé de l’Economie Pierre Moscovici a déclaré que la croissance devrait être tirée par la consommation privée puis par une reprise de l’investissement.
De plus, les dépenses de l’Etat et des soins de santé « devraient évoluer conformément aux tendances récentes ». A la mi-janvier, le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis avait reproché à la France de tarder à mener les réformes structurelles nécessaires pour « corriger son déficit excessif » d’ici 2017. S’il demeure une chance pour que la France rectifie le tir, celui lui demandera des efforts structurels en 2017, davantage selon Valdis Dombrovskis, que s’ils avaient été réalisés depuis 2015 et 2016.