Les pourparlers de paix sur la Syrie s’ouvrent ce vendredi à Genève, mais en l’absence de l’opposition syrienne réunie à Ryad qui, malgré les exhortations de l’ONU et des Etats-Unis, refuse d’y participer si ses conditions ne sont pas satisfaites.
Depuis la capitale saoudienne, l’essentiel des groupes de l’opposition a posé hier jeudi, des conditions préalables avant toute participation à cette nouvelle session de pourparlers indirects sous l’égide de l’ONU.
Pour les représentants de l’opposition syrienne, il s’agit de l’arrêt des bombardements des zones civiles et d’un accès aux localités assiégées. Dans des déclarations sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN) Riad Hijab, a rappelé que ces exigences étaient prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’opposition ne sera donc pas présente ce vendredi à Genève, mais elle n’exclut pas de s’y rendre dans les prochains jours, si ses exigences sont satisfaites. Alors qu’ils qualifient de légitime ces demandes, les Etats-Unis ont malgré tout réitéré leurs exhortations à l’opposition pour qu’elle se rende à la table des négociations.
La communauté internationale compte en effet énormément sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique au conflit inter-syrien et pouvoir concentrer les forces sur la lutte contre l’organisation djihadiste de l’Etat islamique qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Mais pour de nombreux experts, les réticences de l’opposition à se rendre à Genève s’expliquent par le fait que sa marge de manœuvre est particulièrement réduite. Avec l’aide de la Russie, le régime de Damas a récemment remporté plusieurs victoires militaires sur le terrain, renforçant ainsi sa position aux négociations.
D’autre part, la position du HCN, exigeant d’être l’unique représentant de l’opposition aux pourparlers, est contestée. Les Kurdes, en pointe dans la lutte contre l’Etat islamique, devraient participer à ces pourparlers. Selon certains médias, le coprésident du CDS (Conseil démocratique syrien), une alliance d’opposants kurdes et arabes, serait déjà à Genève.