Le ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaïev a annoncé jeudi, selon la presse locale, que le montant du plan annoncé par le gouvernement pour lutter contre la crise et soutenir l’activité économique s’élevait à environ 9 milliards d’euro.
Après les progrès enregistrés en termes de niveau de vie durant les 15 années de pouvoir de Vladimir Poutine, les Russes ont vu le rouble plonger au plus bas niveau de son histoire face au dollar la semaine dernière et craignent désormais une deuxième année de récession et de baisse de leur pouvoir d’achat.
La situation critique exigeait une réaction du gouvernement de Moscou, ce qui explique l’annonce du plan anticrise. Mais au-delà de l’effet d’annonce, ce plan anticrise des autorités russes soulève plusieurs interrogations, la première d’entre elle étant son financement. Le pétrole et le gaz représentent la moitié des revenus budgétaires et une partie importante de l’activité économique en Russie. Or, le budget et les prévisions économiques pour cette année ont été bâtis sur l’hypothèse d’un baril à 50 dollars, au moment où le cours de l’or noir a chuté à environ 30 dollars depuis le début de l’année.
L’annonce des autorités russes a d’ailleurs été une grandes surprise pour les analystes, dans la mesure où elle tombe alors que les autorités monétaires du pays se débattaient pour identifier les coupes possibles dans les dépenses et les sources de nouveaux revenus.
Le ministre russe de l’Economie ne s’étend d’ailleurs pas sur la manière dont ce plan anticrise sera financé. Mais selon plusieurs médias russes, le plan en cours de finalisation comprend 96 points répartis en quatre chapitres : aide aux régions, soutien aux secteurs les plus en difficulté (automobile, BTP) ou prioritaires (agriculture), mesures sociales et réformes structurelles, reste à savoir comment l’exécutif russe compte honorer toutes ces aides.