Le groupe djihadiste « l’Emirat du Sahara », une branche d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), affirme dans une vidéo postée mardi soir sur les réseaux sociaux, être derrière l’enlèvement dans la nuit du 7 au 8 janvier dernier à Tombouctou au Nord du Mali, de la Suissesse Béatrice Stockly.
Il exige, en contrepartie de sa libération, la remise en liberté de certains de ses combattants emprisonnés au Mali et de l’un de ses dirigeants, détenu par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Béatrice Stockly, une quadragénaire qui revendique sa foi chrétienne et était très impliquée dans les actions sociales à Tombouctou, avait déjà été enlevée une première fois en 2012 avant d’être libérée au bout d’une dizaine de jours par Ansar Dine, qui contrôlait alors la ville, à la suite d’une médiation burkinabè. Elle était revenue s’installer en janvier 2013 à Tombouctou, d’où venaient d’être chassés les djihadistes.
Dans la vidéo postée hier pour revendiquer son enlèvement, « l’Emirat du Sahara » lui reproche d’avoir enfreint les conditions posées à sa libération en 2012. Selon les djihadistes, elle s’était engagée à ne pas « revenir en terre d’Islam » et à y cesser ses activités d’évangélisation ». Dans cette vidéo, qui aurait été tournée le 19 janvier dernier, Béatrice Stockly y décrit son rapt à Tombouctou et y reconnaît ces activités «d’évangélisation ».
Parmi les détenus que «L’Emirat du Sahara» exige la libération contre celle de la Suissesse, figure Abou Tourab, connu sous son nom de guerre Ahmad Al Faqi Mahdi, qui était un des chefs du groupe djihadiste malien Ansar Dine, lié à AQMI. Ce dernier est le premier djihadiste à se retrouver devant la CPI où il répond d’accusations de destructions d’édifices religieux et de monuments historiques à Tombouctou en 2012.