Le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a remporté hier dimanche dès le premier tour, l’élection présidentielle au Portugal, en recueillant 52.11% des voix, très loin devant son rival indépendant de gauche, Antonio Sampaio da Novoa qui n’a obtenu que 22.74% des suffrages, d’après des résultats quasi-définitifs.
Marcelo Rebelo succède à un autre conservateur, Anibal Cavaco Silva, qui achève à 76 ans son deuxième quinquennat consécutif, soit la limite d’âge autorisée par la Constitution portugaise.
Professeur de droit âgé de 67 ans et commentateur vedette de la télévision depuis une quinzaine d’années, Marcelo Rebelo avait insisté sur « l’indépendance » de sa campagne vis-à-vis de son camp politique, se montrant plutôt conciliant vis-à-vis du nouveau Premier ministre socialiste, Antonio Costa, allié à la gauche radicale.
Le nouveau président prêtera serment le 9 mars, mais, selon la Constitution portugaise, il ne pourra pas utiliser son pouvoir de dissolution du parlement avant le mois d’avril, soit six mois après les élections législatives d’octobre.
La dissolution du Parlement est d’ailleurs la prérogative du chef de l’Etat portugais qui n’a pas de pouvoir exécutif. Mais les politologues estiment que Marcelo Rebelo de Sousa n’aurait l’intention de dissoudre le Parlement qu’en cas de crise politique ou de rupture de l’alliance inédite de la gauche née après les élections législatives du 4 octobre.
Cet enjeu n’a pas particulièrement mobilisé les électeurs. Bien qu’en léger recul, le taux d’abstention s’est élevé à 52.1%, après un record à 53.5% lors du dernier scrutin présidentiel de 2011.
Des autres candidats à la présidence, Marisa Matias, la candidate du Bloc de gauche, proche de Syriza en Grèce, a créé la surprise en se plaçant troisième avec 10% des voix, devant l’ancienne ministre socialiste, Maria de Belem Roseira et le candidat communiste Edgar Silva qui ont respectivement obtenu 4.27% et 3.87% des voix.