Trois jours après la pire attaque terroriste qu’ait jamais connue la France depuis la seconde guerre mondiale, l’enquête s’est étendue de la région parisienne à la Belgique.
Plusieurs des sept terroristes morts vendredi ont été formellement identifiés. L’enquête a également permis de mettre en évidence de nombreuses failles dans les systèmes de sécurité en France et dans sa coopération avec les autres pays européens.
Trois frères de nationalité française et résidaient en Belgique, intéressent tout particulièrement les enquêteurs français. L’un d’eux, Brahim Abdeslam, 31 ans, est le kamikaze qui s’est fait exploser vendredi sur le boulevard Voltaire, dans le 11e arrondissement. Le deuxième Salah Abdeslam, 26 ans, présent à Paris au moment des attaques, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il aurait participé aux fusillades dans les 10e et 11e arrondissements. Le troisième Mohamed Abdeslam a été interpelé en Belgique. Sa garde-à-vue a été levée puisqu’il n’était pas impliqué dans ces attentats.
Les autres kamikazes identifiés sont Ismaël Omar Mostefaï, un Français de 29 ans mort dans le carnage du Bataclan, Bilal Hadfi, 20 ans, auteur de l’un des attentats-suicides commis à proximité du Stade de France et Samy Amimour, 28 ans. Deux suspects, dont le nom n’a pas été révélé, ont été inculpés pour « attentat terroriste » et « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Ils sont soupçonnés d’être venus à Paris vendredi soir pour ramener Salah Abdeslam en Belgique.
L’enquête a également permis de mettre à jour plusieurs dysfonctionnements dans les services antiterroristes français et européens qui connaissaient déjà plusieurs des auteurs des attaques. Le plus grave de ces dysfonctionnement concerne le traitement du cas de Samy Amimour. Soupçonné de vouloir partir pour le Yémen, il a été mis en examen en octobre 2012 pour « association de malfaiteurs terroristes ». Mais il a malgré tout pu rejoindre un an plus tard la Syrie et revenir en France incognito malgré un mandat d’arrêt international lancé contre lui. Il a ensuite pu participer aux attentats de vendredi à Paris.