Le Parlement régional de la Catalogne a adopté hier lundi, une résolution inédite dans laquelle il annonce la rupture avec l’Espagne en vue de la création d’une république indépendante, au plus tard en 2017.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a immédiatement réagi en annonçant un recours devant la Cour constitutionnelle pour contester le texte.
A la mi-journée, 72 députés indépendantistes sur les 135 que compte le Parlement catalan ont adopté une résolution qui déclare que le Parlement n’est plus « subordonné aux décisions des institutions espagnoles, et en particulier de celles de la Cour constitutionnelle ». Le texte défend également les droits sociaux et prévoit le lancement, dans les trente jours, de travaux de mise en place d’une administration fiscale indépendante et d’une sécurité sociale.
Lors d’une allocution télévisée, Mariano Rajoy a annoncé qu’il allait solliciter la suspension immédiate de cette initiative et annoncé les premières étapes de sa riposte légale. Après avoir demandé un rapport au Conseil d’Etat, il convoquera demain mercredi un Conseil des ministres extraordinaire afin de déposer un recours près la Cour constitutionnelle.
Le simple fait que les magistrats acceptent d’examiner ce recours supposera la suspension immédiate de la résolution du Parlement catalan, avant même que le tribunal ne se prononce sur le fond.
Le Parlement de la région autonome de Catalogne, qui compte 7.5 millions d’habitants et représente 20% du produit Intérieur Brut de l’Espagne, est issu d’un scrutin organisé le 27 septembre centré sur la question de la sécession. Bien qu’ils n’aient pas obtenu la majorité absolue des voix, les indépendantistes ont remporté ces élections avec une majorité de 72 sièges sur 135. A moins de deux mois des législatives du 20 décembre prochain avec la « question catalane » qui domine la campagne, les indépendantistes estiment ce soutien suffisant pour lancer le processus d’indépendance.