Le tribunal de Tripoli devant lequel a comparu hier dimanche, Saadi Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, a décidé d’ajourner son procès jusqu’au 6 décembre prochain à la demande de la défense.
Le président de la Cour a pris sa décision après s’être concerté peu après l’ouverture de l’audience avec l’avocat de la défense. Ce dernier réclamait davantage de temps pour examiner le dossier de son client et a notamment demandé l’accès à des documents détenus par l’accusation.
Extradé l’année dernière par le Niger, Saadi Kadhafi est jugé pour meurtre et participation à la répression sanglante de la révolte en 2011. Lui-même ancien footballeur professionnel, il est également accusé du meurtre d’un ancien entraîneur d’Al-Ittihad, un club de football de la capitale Tripoli et d’autres crimes commis avant 2011.
Le frère de Saadi, Seif al-Islam, a été condamné en juillet à la peine de mort aux côtés de huit anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi, mais les sentences n’ont pas été mises à exécution.
En attendant son jugement, l’affaire Saadi Kadhafi ne cesse de défrayer la chronique, notamment suite aux mauvais traitements dont il serait victime. Saadi Kadhafi a confié à une équipe de l’ONG internationale basée à New York Human Rights Watch, «être détenu en cellule d’isolement, sans fenêtre mais avec un ventilateur, et n’avoir aucun contact avec les autres détenus ».
Il a également affirmé que les témoins de la défense étaient soumis à d’énormes pressions et que ses avocats n’étaient pas présents durant ses interrogatoires. Human Rights Watch avait demandé l’ouverture d’une enquête, notamment après la circulation sur les réseaux sociaux, le mois qui a suivi son entretien avec l’accusé, d’une vidéo montrant de mauvais traitements infligés à Saadi Kadhafi de la part de ses geôliers.