Dans son édition de mardi, le Washington Post a révélé une coopération étroite entre la CIA et les commandos des forces spéciales dans la traque des djihadistes en Syrie. Cette collaboration aurait permis aux Etats-Unis d’éliminer plusieurs des chefs de l’Etat islamique en Syrie, dont, la semaine dernière, Junaid Hussain, un cyberactiviste de l’Etat islamique près de Raqqa, la capitale du mouvement djihadiste en Syrie.
Cette coopération est la base d’une campagne commencée récemment et menée séparément des autres opérations militaires conduites par le Pentagone contre l’Etat islamique en Syrie, en particulier les bombardements aériens visant des positions du groupe djihadiste qui a conquis des pans entiers de territoires syriens et irakiens depuis un an. Le CTC, le centre antiterroriste de la CIA, gère le renseignement en amont et les frappes sont menées à bien exclusivement sous l’autorité du JSOC, une branche très discrète mais puissante du commandement américain des forces spéciales. Les éliminations récentes de plusieurs cadres de l’Etat islamique démontrent que les espions américains ont gagné en efficacité dans le recueillement de renseignements.
Le CTC et le JSOC figurent parmi les outils préférés de l’administration Obama contre les groupes extrémistes. Ce sont les deux organes qui ont mené ensemble la traque qui a conduit à l’assassinat du chef d’al-Qaïda Oussama Ben Laden en 2011, au Pakistan. C’est également cette coopération qui a permis l’élimination en mai d’Abou Sayyaf, un financier djihadiste qui organisait également les infiltrations de volontaires étrangers à partir de la Turquie. Pour un résultat optimum, l’administration Obama a attribué un rôle étendu à la CIA et à son centre antiterroriste dans l’identification et la localisation des chefs de l’Etat islamique.
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