Suite à la récente exécution par décapitation d’un ressortissant croate en Egypte, ce pays pourrait connaître une désaffection de la part des touristes et des investisseurs étrangers. Mais, en même temps, les autorités égyptiennes ont la possibilité d’en profiter pour conforter leur Etat dans son rôle de rempart contre l’extrémisme.
Cette décapitation constitue un argument de poids pour justifier la vente à l’Egypte d’armements par certains Etats occidentaux à l’instar des USA et de la France. Dans ce cadre, ceux-ci taisent les multiples violations des droits humains commises par l’actuel régime égyptien, particulièrement en réprimant toute opposition. Il sied de signaler que l’armée du pays des pharaons est l’une des mieux équipées dans cette région. Tout récemment, les Etats-Unis ont recommencé à la financer et lui ont même fourni des avions de combats F-16. En parallèle, Le Caire a acquis 24 avions Rafale et une frégate multimissions FREMM en provenance de France.
De son côté, la branche locale du groupe Etat Islamique (EI), récemment baptisée « Province du Sinaï », semble avoir adopté la stratégie d’enlever et de décapiter des ressortissants occidentaux, pratique qui inquiète les touristes et certaines compagnies étrangères représentées sur le territoire égyptien. Pourtant, ce mouvement djihadiste a pour usage de prendre pour cible des éléments des forces de l’ordre.
Le 11 juillet dernier était survenu un attentat visant le consulat d’Italie au Caire, peu après, revendiqué par Province du Sinaï. Cette organisation avait également revendiqué, il y a un an, le meurtre d’un ressortissant américain employé d’une société pétrolière située dans le sud-ouest du Caire. C’est dans la même zone que le Croate Tomislav Salopek avait été enlevé fin juillet. La filiale égyptienne de l’EI a affirmé mercredi l’avoir décapité.