Le bureau du Premier ministre français a annoncé hier mardi que le gouvernement n’envisageait pas d’ouvrir la possibilité d’une écotaxe au niveau des régions, suscitant de ce fait des réactions d’hostilité voire d’incompréhension des élus locaux qui souhaitaient remettre cette mesure à l’ordre du jour.
L’écotaxe a été abandonnée en octobre 2014 et, pour le gouvernement, elle devrait le rester. L’exécutif français a signé en décembre un accord sur le dédommagement du consortium Ecomouv, chargé de collecter cette taxe écologique sur les poids lourds. Matignon admet que la réflexion sur les alternatives a inclus la réinstauration de l’écotaxe entre le moment où elle a été suspendue et celui où on a liquidé le dispositif, mais qu’il n’en serait désormais plus question. Lundi dernier, le député-maire PS de Boulogne-sur-mer, dans le Pas-de-Calais, Frédéric Cuvillier avait lancé l’idée de mettre en place une écotaxe au niveau régional, une idée avec laquelle la tête de liste PS aux régionales pour le Nord-Pas-de-Calais-Picardie Pierre de Saintignon s’était dit le lendemain d’accord. L’idée était également soutenue par Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste PS pour les régionales en Ile-de-France.
La mise au point de Matignon est quelque peu surprenante étant donné qu’à la mi-juin, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal avait laissé ouverte la porte pour certaines régions de mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. Lors d’un déplacement à Metz en novembre, le président François Hollande lui-même avait proposé qu’une « expérimentation » de l’écotaxe en Alsace-Lorraine soit « envisagée » si les élus en décident et si elle est compatible avec les engagements européens du pays. Le gouvernement doit se décider lors des discussions sur la Loi de finance 2016 sur le dispositif qu’il mettra en place à partir de 2016 pour remplacer les recettes de l’écotaxe.