L’épisode des Mistral russes a été très médiatisé. Perte indéniable pour l’industrie de l’armement française, il ne doit pas faire oublier les records que l’exportation d’armement français est en train de battre cette année.
Depuis 2012, le montant des commandes a augmenté chaque année. Le ministère français de la Défense estime que les commandes pour cette année ont tourné autour de 15 milliards d’euros au 30 juin 2015 contre 8.2 milliards à la même période de 2014. Cette explosion des ventes d’armements français est la résultante de la stratégie gouvernementale et d’un contexte international particulier. La France profite du désengagement américain, du mécontentement de plusieurs arabes à l’égard de Washington et du regain de tensions au Moyen-Orient. Le conflit en Libye en 2011 a été une vitrine de rêve pour les Mistral, les Rafale et autres appareils de combat français. Des chars Leclerc appartenant aux Emirats arabes unis ont été photographiés en action sur le terrain au Yémen, à une cinquantaine de kilomètres d’Aden.
Du coup, la déclaration du président français selon laquelle les Mistral non livrés à la Russie trouveraient rapidement preneur est prise plus au sérieux. L’Egypte du président Al-Sissi, premier pays étranger à avoir acheter des Rafale, se dit maintenant intéressé par les Mistral. L’Arabie saoudite, le plus gros acheteur d’armement français de ces cinq dernières années, serait également intéressé. Selon le journal français Le Monde, le royaume wahhabite pourrait, soit acheter directement les deux navires, soit financer leur achat pour le compte du Caire. D’autres noms tels que l’Inde, deuxième plus gros acheteur d’armes françaises derrière l’Arabie saoudite avec 4 milliards d’euros de commandes entre 2010 et 2014, et le Canada, un pays confronté comme la Russie aux grands froids, circulent également.