Le ministre des Finances espagnol Cristobal Montoro a présenté hier mardi au Parlement son budget pour 2016 qui comprend entre autres des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés. Avec l’imminence des élections législatives qui doivent se tenir à l’automne, ce budget 2016 est perçu comme un véritable outil de propagande électoral pour le parti conservateur du Premier ministre Mariano Rajoy.
Ce budget prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires de 1%. Il augmente également la part des dépenses sociales de 3.8% pour améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. Les dépenses pour la recherche civile, la culture et l’investissement public augmenteront respectivement de 2.2, 7.2 et 1%. Pour justifier toutes ses dépenses, le gouvernement espagnol se repose sur la croissance de son économie, soutenue par une forte reprise de la demande intérieure, qui est attendue à 3.3% cette année et à 3% l’année prochaine, qui renforce considérablement ses recettes fiscales. Par ailleurs, la croissance de l’emploi devrait réduire les dépenses totales en indemnités de chômage.
Pour le gouvernement espagnol, la bonne forme de son économie lui permet de sereinement « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années », tout en poursuivant sa politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4.2% cette année à 2.8% l’an prochain. La présentation de ce budget a rapidement viré en un discours politique qui plébiscite la politique d’austérité menée dans le pays depuis plusieurs années. Mais la réalité n’en demeure pas moins que le pays n’est pas encore totalement sur les rails. Malgré les améliorations présentées hier, les dépenses publiques dans le pays sont encore très loin de leur niveau d’avant la crise, la dette s’approchera cette année des 100% avant de commencer une possible descente et la reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.