Une source proche du dossier a rapporté hier jeudi l’intention de la Commission européenne de reporter au 11 septembre prochain sa décision sur le rachat du pôle énergie du français Alstom par l’américain GE (General Electric). Le coût de cette opération est de 12.3 milliards d’euros.
Cette décision était attendue initialement pour le 21 août prochain. Le report serait dû à la proposition par GE à Bruxelles de moyens pour éviter un veto de la Commission sur l’opération. Un porte-parole de GE a déclaré que les « remèdes » proposés par le conglomérat américain à la Commission européenne répondent à ses craintes tout en préservant en même temps la valeur stratégique et économique de l’opération. Pour GE, l’acquisition d’Alstom Power lui permettra d’accroitre de 50% le marché des services aux turbines à gaz, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires dans son portefeuille. Mais l’Union européenne souhaite prévenir d’éventuels abus de position dominante auxquels pourrait se livrer la nouvelle entité après la fusion. Le cas échant, selon la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines de gaz de haute puissance pour centrales électriques, à savoir GE et l’allemand Siemens. Avec respectivement 50% et 23% des parts du marché mondial, les deux groupes sont omniprésents, loin devant les 13% de la coentreprise japonaise Hitachi Power Systems.
La commission redoute alors un frein de l’innovation, une possible réduction de la concurrence dans les turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales électriques utilisant ce combustible et une augmentation des prix. La commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager avait d’ailleurs adressé le 12 juin dernier à Alstom et à GE une « communication de griefs », indiquant tous les points sur lesquels le conglomérat pourrait se rendre coupable d’abus de position dominante.