Lundi dernier, la Banque d’Algérie a fait état, au travers d’une note, de la baisse des recettes de pétrole et de gaz à hauteur de 50 % environ au cours des trois premiers mois 2015. Alors qu’elles étaient de 15,6 milliards de dollars en mars 2014, elles sont descendues à 8,7 milliards de dollars. Une perte qui laisse craindre une crise.
Ce n’est pas vraiment une surprise. En effet, le Centre National algérien de l’Informatique et des Statistiques des douanes (CNIS) avait rapporté, en avril dernier, un recul des recettes issues des exportations de gaz et de pétrole à hauteur de 42,8 % entre le 1er janvier et le 30 avril 2015. Quoi qu’il en soit, cette baisse importante des revenus n’est que la conséquence de la chute des cours du brut en l’espace des derniers moins. A ce propos, la Banque d’Algérie a indiqué qu’entre le premier trimestre 2014 et celui de l’année en cours, le prix moyen du baril est passé de 109,55 dollars à 54,31 dollars. Dans un pays qui tire 95 % de ses recettes extérieures et 60 % de son budget de l’or noir, c’est une situation très complexe. Et, la Banque centrale en a apporté la preuve, en ayant révélé, dans son rapport trimestriel, la chute des réserves de change algériennes de près de 20 milliards de dollars : elles ont fortement reculées sur trois mois, soit de 178,938 milliards de dollars en fin décembre 2014 à 159,918 milliards de dollars en fin mars dernier.
Par la même occasion, l’institution financière a mis en évidence le déficit record enregistré sur la balance de paiement, qui reprend toutes les opérations financières entre ce pays maghrébin et d’autres Etats. Cet indicateur est passé de 98 millions de dollars en 2014 à 10,72 milliards de dollars au premier trimestre de cette année. Par ailleurs, ce rapport mentionne qu’afin de compenser les variations de prix du brut, l’Etat a dû puiser dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR). De l’avis de Nour Meddahi, enseignant à l’université de Toulouse 1 Capitole, « le pays fait face à un déséquilibre budgétaire très sévère. Ce déficit sera comblé par le Fonds de régulation des recettes qui s’épuisera en mai 2017 ». Et de conclure : « cette crise budgétaire est le problème n°1 à régler ».