La nouvelle maire de Barcelone Ada Colau a entamé sa lutte contre le tourisme dans Barcelone qui, malgré les importants revenus qu’il lui rapporte, est en passe de faire perdre son essence à la célèbre cité portuaire.
Ada Colau a annoncé la semaine dernière le gel pour un an de l’attribution de nouvelles licences hôtelières. Cette mesure, qui a également pour but de décourager les investisseurs, touche une trentaine de projets, dont la transformation de la tour Agbar, un des gratte-ciel les plus connus de Barcelone, en un hôtel cinq étoiles de la chaîne américaine Hyatt. Aujourd’hui Barcelone est devenue la troisième ville la plus visitée d’Europe après Londres et Paris, avec 27 millions de touristes chaque année, et une référence mondiale en matière de tourisme. Avec 600 hôtels avec 74 000 chambres et près de 9 600 appartements touristiques déclarés, sans compter ceux loués illégalement, la ville a atteint la saturation de sa capacité à accueillir les touristes. Une étude de la fédération patronale hôtelière Exceltur a révélé que le nombre de places proposées via des plateformes comme Airbnb dépasserait les 137 000.
Le tourisme génère 14% des richesses de la ville ainsi que 120 000 emplois. Mais l’afflux touristique est souvent difficilement compatible avec la vie des citoyens, entre les artisans locaux qui voient baisser leurs activités et les mœurs des touristes à l’origine de certaines nuisances. Des habitants du quartier populaire de la Barceloneta, coincé entre la plage et le port, ont récemment manifesté contre les excès des jeunes touristes. L’afflux touristique était pourtant quasi-inexistant avant les Jeux olympiques de 1992. Mais, en peu plus de 20 ans, la ville de 1.6 million d’habitants n’est pas parvenue à gérer la croissance de ce flux.