La récente annonce de la banque britannique HSBC d’une réduction de son bilan d’un quart et de ses effectifs d’un cinquième en deux ans a levé le voile sur la mutation qui est en train de s’opérer dans les banques des pays avancés. Celles-ci, après des années d’expansion dans tous les sens, taillent dans leurs activités, redéfinissent leurs stratégies, pour retrouver une forme supportable.
La tendance est visiblement la même dans la plupart des pays européens, au Royaume-Uni avec HSBC et RBS, en Allemagne avec la Deutsche Bank, en Suisse avec UBS et le Crédit Suisse. Les banques qui, hier, rêvaient de grandir encore et toujours et lançaient de nouveaux produits, visaient de nouvelles clientèles, achetaient des banques dans de nouveaux pays, font tout le contraire aujourd’hui. Les coupes dans les bilans, les réseaux et les ressources humaines sont devenues monnaies courantes.
C’est toute une succession de circonstances et de choix qui ont conduit à cette situation. Dans la frénésie des années 2000, les banques ont prêté à tort et à travers, à direction notamment de l’Etat grec, des promoteurs espagnols ou irlandais ou encore de l’industrie américaine du « subprime ». Et cette frénésie s’est souvent accompagnée de pratiques illicites telles que fraude fiscale, contournement d’embargo sur certains pays, manipulation des marchés de taux d’intérêt ou de taux de change.
La réaction des pouvoirs publics ne s’est pas fait attendre. Un déluge de normes s’est abattu sur les banques. Définition plus étroite des fonds propres, prise en compte de nouveaux risques, ratios de solvabilité, de liquidité, de levier, rédaction d’un testament, passage de « stress tests », responsabilité accrue des actionnaires et des créanciers en cas de pépin, … Ces mesures, qui se justifient, rendent cependant l’avenir du secteur bancaire plus incertain que jamais.