La compagnie aérienne française Air France a diffusé hier lundi un communiqué annonçant une réduction de son réseau et la cession de certains de ses avions. Ces mesures pour réaliser des économies ont des airs de début de faillite.
Air France a annoncé la fermeture de quatre lignes déficitaires, Stavanger, Vérone, Vigo, Kuala Lumpur, la réduction de fréquences vers le Japon, le Brésil et la Russie, la sortie accélérée de flotte d’un troisième Airbus A340, l’étude du report de livraisons d’avions plus performants (B767 et A350) et la chasse à 80 millions d’euros d’économies supplémentaires. Le Président-Directeur Général de la compagnie Frédéric Gagey, en marge de la conférence annuelle de l’association internationale du transport aérien à Miami au début du mois, avait appelé à une accélération des négociations sociales avec le personnel sur les mesures à prendre pour améliorer la performance économique de la compagnie. La concurrence mondiale accrue par la baisse du prix du carburant que nombre de compagnies, de gré ou de force, ont répercuté sur le prix des billets pèse lourdement sur la recette unitaire qui a baissé de 6% sur un an.
Les nouvelles économies que prévoit de faire la compagnie aérienne et qui sont contenues dans le plan Perform 2020 ont beaucoup de mal à passer en interne. Les salariés d’Air France et leurs syndicats s’opposent catégoriquement aux nouveaux départs volontaires et au plan social qui comprend des gels de salaires et une augmentation de la productivité tant que les pilotes n’auront pas rempli les conditions prévues lors du plan précédent Transform 2015. Les pilotes n’ont réalisé que 12% des réductions de coûts liées aux gains de productivité alors que les autres catégories de personnels ont atteint l’objectif de 20%. Les discussions avec le Syndicat national des pilotes de ligne Alpha durent depuis sept mois.