Le ministère italien du Travail a annoncé jeudi la création d’environ 200 000 nouveaux postes à durée indéterminée au cours du mois d’avril, soit juste un mois après le lancement du « Jobs act », une réforme du marché de l’emploi. En rythme annuel, cette évolution correspond à 4,1 %.
Pour Roberto Monduci, responsable des statistiques sur l’économie à l’Institut national des Statistiques (ISTAT), « cette hausse en avril est vraiment significative », a-t-il déclaré devant la presse internationale au cours de cette semaine. A propos du « Jobs act », il a été mis en place dans la douleur au mois de mars. Si cette réforme était âprement soutenue par le président du Conseil Matteo Renzi, les organisations syndicales et une frange de la gauche n’en voulaient pas. Il faut noter que, fort du « Jobs act », la procédure de licenciement d’un employé est simplifiée, particulièrement au cours des trois premières années, et, sur la même période, les entreprises qui embauchent sont exemptées de charges sociales. Bien qu’ayant été l’objet d’une vive opposition, même dans les rangs de la gauche au pouvoir, ce texte de loi a été adopté en décembre dernier.
Malgré cette augmentation considérable des créations d’emploi, certains spécialistes doutent de l’efficacité à long terme du « Jobs act », qu’ils estiment très lourd du point de vue financier. De l’avis de Michele Tiraboschi, enseignant de droit du travail à l’université de Modène, le succès de cette réforme est avant tout politique pour le chef du gouvernement Italie. Pour preuve, aucune équipe exécutive de droite n’est parvenue, avant la sienne, à réformer le marché de l’emploi.