Comme il l’avait annoncé en début de semaine, Roberto Maroni, le président de la région italienne de la Lombardie (nord) a demandé aux communes sous sa tutelle de ne plus accueillir plus de migrants clandestins.
« J’ai écrit aux préfets de Lombardie. C’est un avertissement pour eux, d’amener de nouveaux clandestins en Lombardie. Et aux maires, je leur dis de refuser de les prendre. Les maires qui voudraient quand même les accueillir, eh bien on leur réduira les subventions régionales », a-t-il fait savoir. Pour information, l’Italie accueille actuellement environ 74 000 migrants répartis dans différentes régions. Pour ce qui est de la Lombardie, cette région en a reçu 6 200. Un plafond pour M. Maroni, qui est issu des rangs du parti d’extrême-droite, la Ligue du Nord (LN).
De son côté, Forza Italia de Silvio Berlusconi évoque une « invasion qu’il faut stopper » et un « tsunami de migrants ». En réponse, le président du Conseil, Matteo Renzi, s’est engagé à verser des primes aux communes hospitalières. Dans le même ordre d’idées, le président de l’Association des régions, Sergio Chiamparino, n’a pas caché son agacement suite au discours haineux tenu par la LN : « c’est difficile d’aller batailler au niveau de l’Europe pour convaincre l’Allemagne et la France de s’occuper de l’ensemble du problème, si, ensuite, dans notre propre pays, certaines des régions les plus importantes montrent qu’elles ne veulent pas s’y intéresser. Cela nous affaiblit », estime-t-il.
Au cours de ce débat, les raisons de départ de ces milliers de migrants, dont une bonne partie fuit la guerre, les persécutions et les atrocités, ont été rarement évoquées. Sur base des conventions internationales, ces motifs leur confèrent le droit de demander l’asile.