La Commission européenne présente ce mercredi une nouvelle mouture de la politique d’immigration. Parmi les nouveautés, cette nouvelle version entend lancer des actions militaires et imposer un système quotas de prise en charge des demandeurs d’asile par pays.
Les actions militaires qu’elle souhaite lancer, sous réserve d’être avalisées par l’ONU, doivent manifester le sérieux avec lequel l’Union européenne se penche désormais sur ce dossier. Elle entend ainsi s’attaquer au problème de l’immigration depuis la base, en contrôlant les foyers de départ, en particulier les côtes libyennes, passant un cap après le contrôle de la Méditerranée grâce aux opérations italienne Mare Nostrum et européenne Triton financées par l’agence Frontex.
Le Système des quotas doit, lui, régler la question des inégalités entre les Etats membres. Les pays du Sud de l’Europe comme l’Espagne, l’Italie, Malte et la Grèce sont situés à l’arrivée des flux d’immigration et constituent donc des foyers d’accueil pour les migrants qui y font souvent leur première demande d’asile alors que ces pays traversent des difficultés économiques. Les pays de l’Europe de l’ouest représentent les destinations finales. Les pays de l’Europe de l’Est reçoivent pour leur part peu de flux d’immigrations et constituent au contraire des terres d’émigration vers l’Ouest.
La politique de quotas induirait un rééquilibrage pas forcément néfaste étant qu’avec un taux de fécondité très bas, les flux d’immigration constituent une solution de rechange pour l’Union européenne pour le renouvellement de sa population. Mais elle a été mal reçue par un certain nombre de gouvernements, en particulier conservateurs. Le britannique David Cameron tout juste réélu, notamment sur une promesse de réduire l’immigration, y est hostile. De même pour la Hongrie de Victor Orban qui a traité en 2014 autant de demandes d’asile, 60 000, que la France.