Malgré un certain regain de l’économie, les autorités françaises sont fermement opposées à une évolution « trop rapide » des salaires qui pourrait, si elle n’est pas liée aux gains de productivité, nuire à la croissance et à l’emploi.
La thèse généralement soutenue est que l’augmentation des salaires entraîne une augmentation de la consommation et, de ce fait, soutient la croissance. Malheureusement, cette thèse ne semble pas s’appliquer à la France. Tout d’abord, la consommation en France se porte davantage sur les produits importés, ce qui ne profite pas au pays. Ensuite, la France souffre comme tous les pays d’une double disposition, l’administration du coût du travail par la législation nationale et la régulation des prix auxquels les entreprises peuvent vendre leurs produits et leurs service, donc se développer et créer de l’emploi, par les marchés internationaux. Dans ce contexte, l’augmentation des salaires nuit à la compétitivité des entreprises. Une évolution des coûts salariaux plus rapides que les prix de vente pourrait conduire à une cessation de production en France des entreprises qui pourraient, soit déposer leur bilan, soit produire ailleurs au sein même de l’Union européenne. Cette situation est utilisée par certains spécialistes pour expliquer le fait que le chômage soit en France, où la pensée dominante est que l’augmentation des salaires est bonne pour la croissance, de 10.6% contre 4.5% pour l’Allemagne qui a cessé depuis le début des années 2000 de penser ainsi.
De nombreux experts donnent raison aux autorités françaises en encourageant les entreprises de chercher d’abord à gagner en productivité avant de chercher à augmenter les salaires. En accumulant les gains de productivité, les entreprises se donnent les moyens d’investir et d’innover. Et c’est l’accumulation de l’investissement qui fera augmenter la croissance.