Aussitôt réélu, la course contre la montre est lancée pour le premier défi de David Cameron qui est le maintien de l’unité du Royaume-Uni. Et face au succès des indépendantistes aux législatives, en Ecosse particulièrement, la marge de manœuvre du Premier ministre britannique est très étroite.
David Cameron a remporté une victoire incontestée en Angleterre. Mais il est fragilisé par le succès tout aussi remarquable du parti indépendantiste écossais SNP en Ecosse où il a gagné 56 sièges sur 59. La question de l’indépendance de l’Ecosse, que Londres aurait pu croire réglée pour plusieurs années après la perte du référendum par les nationalistes, revient brusquement sur le devant de la scène. Réaffirmant sa volonté de maintenir l’unité du Royaume, David Cameron a promis aux Ecossais plus de décentralisation et de pouvoirs importants, notamment dans le domaine économique et en matière d’impôts. Mais les Ecossais sont également très attachés à l’Europe et opposés à l’idée qu’un référendum puisse remettre en question l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne. Or, dès le lendemain de sa victoire, David Cameron a confirmé son intention de demander aux Britanniques quelles relations ils souhaitent pour leur pays avec l’Union européenne, une promesse qu’il avait faite il y a plusieurs mois maintenant pour contrer la montée des populistes de l’UKIP.
Pour se sortir de cette situation délicate, David Cameron entend surfer sur le moment de grâce qu’il traverse après son succès retentissant le 7 mai dernier. Le Premier ministre britannique pourrait dès le sommet européen de juin énoncer les réformes de l’Union dont il pense qu’elles seraient de nature à convaincre ses électeurs de ne pas voter pour se séparer de l’Union, une manière d’orienter l’issue du scrutin qu’il pourrait être tenté d’organiser au plus vite, dès l’année prochaine.