Depuis lundi après-midi, les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont entamé une grève pour réclamer une revalorisation salariale. Ce mouvement devrait s’étendre jusqu’au dimanche 10 mai.
En l’espace de quelques mois, ce transporteur ferroviaire allemand a connu pas moins de huit arrêts de travail, l’actuelle grève y compris. Une première outre-rhin. Pourtant, la Deutsche Bahn a fait une proposition apparemment intéressante à son personnel, en l’occurrence d’augmenter les rémunérations de 4,7 % en deux étapes assorti d’un versement immédiat de 1 000 euros (1 100 dollars). De son côté, l’organisation syndicale GDL ne s’est guère écartée de sa revendication d’augmenter les salaires de 5 % et, en parallèle, de réduire le temps de travail d’une heure. Cette impasse a surpris plusieurs observateurs : en effet, le patronat et les syndicats arrivent, en règle générale, à un consensus. Il faut noter que l’Allemagne vient de connaître une importante augmentation des salaires, soit 3,4 % au 1er avril en plus de 150 euros (165 dollars) de prime unique au 1er mars, arrachée, entre autres, par IG Metall, le syndicat du secteur de la métallurgie.
Selon des estimations de la fédération des industriels allemands, l’économie nationale enregistre, chaque jour, un manque à gagner d’environ 100 millions d’euros (110 millions de dollars) du fait de cette grève. D’après certaines analyses, la vraie raison de ce blocage résiderait dans le conflit entre deux syndicats, GDL et EVG. Les conducteurs de train sont traditionnellement affiliés au premier, qui est le moins important avec 20 000 membres. Dans le but d’étoffer ses rangs, cette organisation syndicale entend négocier pour d’autres catégories du personnel de la Deutsche Bahn : le personnel roulant, les salariés du triage et ceux des wagons-bars. Ces métiers étaient, jusqu’à présent, représentés par EVG, qui compte 140 000 adhérents. Bien entendu, ce syndicat compte bien garder ses membres pour faire le poids devant d’autres concurrents plus importants à l’instar de Verdi et IG Metall.
GDL et EVG sont liés par un accord de répartition des métiers, qui arrive à échéance en juin. Dans cette optique, chaque partie est en quête de victoire pour être en position de force.