Le parlement espagnol a adopté mardi un texte proposé par le groupe parlementaire du Parti populaire qui modifie la loi de 2010 du gouvernement Zapatero sur le droit à l’avortement. Désormais les jeunes filles de 16 et 17 ans devront obtenir l’autorisation de leurs parents pour subir une interruption volontaire de grossesse. En cas de conflit, c’est un juge qui tranchera. Cette réforme tient plus du calcul électoral étant donné que, dans les faits, elle ne devrait affecter que 0.4% des avortements.
Le texte présenté par le groupe parlementaire du Parti populaire se voulait plus consensuel que sa précédente mouture de septembre dernier qui avait donné lieu à des manifestations massives dans tout le pays et conduit à la démission le ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardon. A quelques jours d’élections locales et quelques mois d’élections parlementaires, le chef du gouvernement n’a en effet aucun intérêt à provoquer un mouvement de mécontentement. Bien que moins profonde, la réforme de la loi sur l’avortement qu’induit l’adoption du texte hier, tout en évitant toute mobilisation de masse, a pour but de satisfaire l’aile droite du parti populaire et ainsi conforter sa majorité.
Mais pour l’association Derecho a vivir (droit de vivre), le texte adopté hier avalise le maintien de la loi de 2010 et concrétise la trahison de la promesse de Mariano Rajoy de protéger le droit à la vie. Le programme électoral qui avait porté en 2011 l’actuel chef du gouvernement espagnol au pouvoir comportait un engagement à « changer le modèle de l’actuelle régulation sur l’avortement pour renforcer la protection du droit à la vie ». Pour d’autres organisations telles que la FPFE (Fédération de la Planification Familiales Espagnole), l’adoption de ce texte est un « retour en arrière » qui menace la santé des jeunes qui peuvent se voir amener à pratiquer des avortements clandestins et dangereux.