A moins de deux mois des élections législatives du 15 mai prochain, la Grande-Bretagne multiplie les signes d’un intérêt de plus en plus accru vers l’Asie, la Chine en particulier, au détriment de l’Europe.
Les faits sont criants. A titre d’exemples, le Premier ministre britannique David Cameron a été le grand absent à Minsk alors que le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela arrachaient aux belligérants de la crise ukrainienne un accord de paix. La Grande-Bretagne reste également étonnamment muette sur la crise libyenne dont les répercussions menacent l’Europe toute entière. Les performances économiques, avec un retour de la croissance et un recul du chômage ne semblent pas être déterminantes pour le scrutin à venir devant la question du maintien du pays dans l’Union européenne. Obsédés par le double impératif de reconstruire l’économie et de réduire les dépenses de l’Etat, y compris, sinon surtout, celles de la défense, les électeurs britanniques semblent beaucoup plus intéressés par le rapprochement entre les grands banquiers du pays et les investisseurs chinois. Alors que le sentiment anti-européen est de plus en fort dans le pays, le président de la CCB (China Construction Bank), la deuxième banque du pays, a déclaré que le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne n’affectera pas les relations commerciales, économiques et ou financières avec la Chine. Londres a récemment décidé de rejoindre une des constellations d’institutions créées par Pékin pour promouvoir le développement international, l’AIIB.
Le revirement de la Grande-Bretagne et les élections à venir sont suivis de très près à Paris, à Berlin et à Bruxelles. Une victoire de David Cameron, qui est loin d’être assurée, entraînera un référendum comme il s’y est engagé sur l’Europe qui pourrait déboucher sur un départ de la Grande-Bretagne de l’Union.