Le juge Pablo Ruz, de l’Audience nationale, a décidé jeudi le renvoi devant la justice de quarante personnes, dont trois anciens trésoriers du Parti populaire, inculpés dans une affaire de corruption d’élus qui pèse sur la droite depuis six ans.
L’affaire dite « Gürtel » porte sur des largesses dont auraient profité des élus en échange de contrats. La décision de justice de jeudi clôt un volet de l’enquête qui couvre la période entre 1999 et 2005. L’affaire touche Madrid, Pozuelo et Majadohonda, deux villes des environs de Madrid ainsi que la station balnéaire d’Estepona.
Ce scandale a éclaboussé le Parti populaire, sans être directement poursuivi pour avoir profité de fonds d’origine illicite, en lien avec les malversations d’un maire de Pozuelo. L’affaire a poussé à la démission à la fin novembre 2014 de la ministre de la Santé Ana Mato mise en cause sans être poursuivie pour avoir profité d’argent obtenu illégalement par son ancien mari Jesus Sepulveda, l’ex-maire de Pozuelo poursuivi dans ce scandale. Mais le principal mis en cause est l’ancien trésorier du Parti populaire Luis Barcenas qui s’est vu imposer une caution civile de 88 millions d’euros.Un autre inculpé, l’homme d’affaires Francisco Correa accusé d’avoir mis en place le système, s’est vu réclamer une caution de 60 millions d’euros.
La décision de l’Audience nationale, haut tribunal espagnol spécialisé dans le traitement des dossiers complexes, clôt un volet de l’enquête. Mais pour le Parti populaire, au pouvoir depuis 2011, le rappel de cette affaire arrive à un très mauvais moment. En effet, la corruption constitue, avec le chômage, l’une des plus grandes inquiétudes des Espagnols. Ces questions concentrent les débats des campagnes électorales, avec les élections municipales et régionales partielles prévues pour le mois de mai et les législatives qui doivent se tenir à la fin de l’année.