Le Premier ministre conservateur espagnol Mariano Rajoy a défendu mardi son bilan au Parlement. Cet exercice prend une dimension particulière étant donné que les élections législatives sont prévues pour la fin de l’année, avec la montée de nouveaux partis qui menacent de bouleverser l’échiquier politique ibérique.
Depuis novembre 2011, Mariano Rajoy a le vent en poupe avec à sa disposition la majorité absolue et ne se prive pas de rappeler les résultats du programme draconien d’austérité qu’il a mené dans le pays. Après une progression de 1.4% en 2014, l’économie semble poursuivre sur sa lancée et devrait dépasser cette année les 2%. Malgré son niveau toujours élevé à 23.7%, le chômage a commencé à décroître. Or, cette reprise profite surtout aux entreprises et la population n’en ressent pas les effets malgré la décision du gouvernement de baisser les impôts sur les salaires moyens au 1er janvier. Le quotidien espagnol El Mundo, proche du gouvernement, affirme que le Premier ministre pourrait présenter dans son intervention de nouvelles mesures sociales.
Tous les sondages s’accordent à dire que les élections législatives prévues pour la fin de l’année devraient mettre fin au bipartisme et changer profondément le système politique espagnol. La population, qui hésite à reconduire le gouvernement, est également préoccupée par la corruption que le Premier ministre semble plus s’évertuer à démontrer qu’elle touche aussi les socialistes qu’à la combattre efficacement dans ses propres rangs.
Cette situation pourrait consolider la révolution qui se profile à l’horizon dans le pays. Les montées en puissance de Podemos, le parti de gauche qui fait campagne contre l’austérité et la corruption des partis traditionnels menace le PSOE, le traditionnel Parti socialiste espagnol. Dans le même temps, le petit parti de droite Ciudadanos marche sur les platebandes des conservateurs.