L’introduction en bourse avec succès de la compagnie aérienne espagnole Aena ce mois-ci, bien qu’elle renforce le sentiment de confiance en une reprise du pays, rappelle également les difficultés que connaît le pays dans la gestion de ses entreprises de taille moyenne, indispensables pour une croissance soutenue.
La plupart des entreprises espagnoles sont des Petites et Moyennes Entreprises avec un effectif moyen de 4.7 employés contre 5.1 avant la crise de 2008. Deux autres comparaisons illustrent parfaitement la particularité espagnole. Le nombre de sociétés comptant plus de 50 salariés dans le pays représentent une part de 0.8% contre 3.1% en Allemagne. Et la part des emplois du secteur privé créés par les entreprises de plus de 250 employés est d’un quart en Espagne contre quasiment 50% en Grande-Bretagne. Or, selon de nombreux experts, les entreprises de plus grande taille présentent de nombreux avantages pour l’économie comme plus de productivité, plus d’investissements dans la recherche et le développement, plus d’exportations et de meilleurs salaires aux employés. Le lobby Circulo de Empresarios, le Cercle des chefs d’entreprises, a calculé que si le tissu d’entreprises espagnol était comparable à celui de la Grande-Bretagne, 500 000 emplois auraient pu être évités d’être détruits depuis le début de la crise financière.
Les entreprises de taille moyenne sont celles qui sont imposées avec le taux le plus fort, les petites entreprises bénéficiant d’exemptions tandis que les plus grandes ont les moyens de pratiquer l’optimisation fiscale. Pourtant beaucoup de ces entreprises préfèrent maintenir le nombre de leurs employés inférieur à 50 pour éviter les nouvelles obligations administratives et fiscales qui s’en suivraient. Le gouvernement espagnol semble avoir pris la mesure de ce problème et a commencé à réformer le droit du travail.