La vente de 24 avions Rafale à l’Egypte est incontestablement une bonne nouvelle pour l’Etat français et pour le constructeur Dassault. Mais il vient également rappeler l’épine dans le pied de l’Etat que représente cet avion de chasse particulièrement coûteux et très difficile à amortir qui ne s’était jusqu’alors jamais exporté.
Depuis son premier vol d’essai en 1986, la seule cliente du Rafale était la France. Pour rester fiable, la ligne de production de Bordeaux Mérignac est obligée de sortir chaque année 11 avions au minimum. La remise en route de cette ligne si elle venait à s’arrêter serait trop coûteuse. La France, qui a déjà reçu 137 des 180 avions qu’elle a commandés à ce jour, a prévu d’acheter en tout 225 Rafale. Mais ce rythme soutenu est impossible à maintenir pour l’Etat français. La loi de programmation militaire 2014-2019 ne prévoit que l’achat de 26 appareils sur cette période par l’armée française, soit 40 de moins que les 66 qui doivent théoriquement être produits. D’où la nécessité de conclure des contrats pour exporter l’appareil.
Pour parvenir à boucher le trou, la France doit encore conclure au minimum un contrat pour la vente de 14 avions Rafale si elle veut se conformer aux prévisions de la loi de programmation militaire 2014-2019. De nombreuses négociations sont actuellement en cours, notamment avec l’Inde, le Qatar et les Emirats arabes unis. De toutes ces négociations, seules celles avec l’Inde seraient sur le point d’aboutir. Elles portent sur 126 appareils mais seuls 18 d’entre eux devraient être construits en France selon les clauses de transfert de technologie pour lesquelles milite New Delhi. Les Rafales commandés par l’Egypte devraient commencer à être livrés à partir de 2016.