Le ministre chypriote de l’Energie George Lakkotrypis a récemment annoncé l’intention du groupe français Total d’abandonner ses projets de prospection de gaz et de pétrole au large de Chypre. Pourtant, les ressources en hydrocarbures dans cette zone pourraient être un des enjeux de tout premier ordre dans la guerre du pétrole et du gaz que se livrent actuellement les grandes puissances.
En raison d’obligations contractuelles, une décision définitive sur le retrait du géant énergétique français devrait être prise dans les prochains jours. La raison avancée par les autorités chypriotes pour expliquer ce retrait est que Total n’aurait pas trouvé de cible importante pour entreprendre des forages d’essai. Cette version est confirmée par Total qui a annoncé avoir récemment achevé les sondages géologiques, géochimiques et géophysiques des blocs 10 et 11, sans avoir pu identifier de cibles de forages potentielles. Mais le groupe serait actuellement en discussion avec les autorités locales sur un potentiel programme de travaux d’exploration additionnels dans la zone.
Ce retrait de Total peut laisser dubitatif. Il semble en effet plus probable que le géant énergétique français se soit fait devancer par Israël, le Liban, la Turquie, Chypre l’Egypte et les Etats-Unis qui se disputent cette manne qui s’annonce prometteuse. De tous ces protagonistes, la Turquie se retrouve au premier plan. Ankara s’évertue à empêcher l’exploration d’hydrocarbures au large de l’île, dont il occupe une partie. La Turquie n’a d’ailleurs pas hésité à poser comme préambule à l’exploitation de gisements d’hydrocarbures par le gouvernement chypriote-grec de la République de Chypre, la signature d’un accord de paix, de manière à ce que Chypriotes et Turcs bénéficient tous des ressources pétrolières et gazières.