Des sources concordantes ont rapporté une perquisition judiciaire au siège de Portugal Telecom mardi à Lisbonne. Cette perquisition a été menée dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraudes liées à un prêt controversé accordé à une société du groupe Espirito Santo.
En plus de celle menée au siège de Portugal Telecom, une autre perquisition a été menée dans le même temps dans les locaux du cabinet d’audit PwC (PricewaterhouseCoopers). L’hebdomadaire Expresso affirme qu’un audit de PwC sur les prêts octroyés par Portugal Telecom au groupe Espirito Santo met gravement en cause la gestion de l’entreprise par ses anciens dirigeants.
Rioforte, une des holdings de la famille Espirito Santo avait échoué à rembourser en juillet 897 millions d’euros à Portugal Telecom, ce qui avait eu pour conséquence une dure sanction de son titre en Bourse. Le président de la Bourse de Lisbonne Carlos Tavares avait estimé en juillet dernier que le prêt à Rioforte pourrait impliquer « d’éventuels comportements criminels ». En plus de coûter sa place au Président-Directeur Général de Portugal Telecom Henrique Granadeiro qui a démissionné en août, le prêt controversé accordé en avril à Rioforte avait également semé la discorde entre Portugal Telecom et l’opérateur brésilien OI, mettant à mal une fusion censée donner naissance à un géant des télécommunications du marché lusophone.
La direction de Portugal Telecom a annoncé publiquement sa volonté de collaborer avec les autorités. Les perquisitions interviennent à quelques jours de l’assemblée générale prévue pour le lundi prochain des actionnaires de la holding qui doivent se prononcer sur la vente des actifs portugais de Portugal Telecom à Altice, maison-mère de l’opérateur français Numéricâble-SFR.