Le directeur général-adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères, chargé de l’Europe, a signifié vendredi à l’ambassadeur français en Israël qu’il avait « invité » la « profonde déception de son pays » suite au soutien de la France au projet palestinien de résolution .
Cette invitation ressemblait en tous points à une véritable convocation. Le haut responsable israélien a répété l’argument récurrent de son pays selon lequel le seul moyen de parvenir à la paix est d’encourager les parties à reprendre les négociations, et non pas à travers des déclarations et des campagnes unilatérales.
Une source diplomatique française affirme que l’ambassadeur français aurait défendu que l’objectif de Paris a été justement d’empêcher une initiative unilatérale des Palestiniens, en référence à la menace palestinienne de demander l’adhésion à la CPI (Cour Pénale Internationale) en cas de rejet de leur projet de résolution. La « rupture » entre la France et Israël est un écho aux dégradations des relations entre Israël et l’Europe où de nombreux Parlements ont récemment voté pour appeler leurs gouvernements à reconnaître un Etat palestinien sans attendre la fin des négociations.
Le projet de résolution des Palestiniens appelait à la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien d’ici à un an et surtout prévoyait le retrait d’Israël des territoires qu’il occupe depuis 1967 dans un délai de trois ans. Il a été rejeté mardi par le Conseil de sécurité des Nations unies. Comme il l’avait menacé, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a entamé dès le lendemain la procédure de demande d’adhésion à la CPI qui doit permettre aux Palestiniens de poursuivre des responsables israéliens devant la justice internationale pour des crimes de guerre liés, selon eux ,à l’occupation .
Une partie de la communauté internationale craint que cette dernière manœuvre palestinienne n’éloigne encore plus la perspective d’une reprise des efforts de paix entre Israéliens et Palestiniens.