Les commentateurs étaient nombreux vendredi en Chine à estimer que la bousculade du Nouvel An à Shanghai, qui a fait des dizaines de morts, est une illustration des fragilités qui caractérisent le pays dont l’administration héritée du système communiste ne serait pas en adéquation avec le rythme effréné des mutations de la société.
Les critiques contre le gouvernement municipal se multiplient et dénoncent une gestion désastreuse de la foule et pour ne pas avoir pris les mesures préventives nécessaires. Une vidéo amateur mise en ligne montre des policiers en nombre manifestement insuffisant, face à une foule immense, non canalisée et en pleine augmentation. La ligne de défense de la police qui assure avoir envoyé sur les lieux de la manifestation 700 fonctionnaires ne suffit pas à faire oublier le commentaire d’un haut responsable de la police de Shanghai cité sur un site officiel, et qui a par la suite été effacé.
Selon ce commentaire, les forces de l’ordre étaient moins nombreuses que l’an dernier pour la fête nationale étant donné que le rassemblement n’était pas un « évènement officiel ». Cet avis est lourd de sous-entendus étant donné qu’en Chine, les seuls grands rassemblements tolérés sont organisés par le Parti communiste lui-même. Selon des témoins, la densité humaine et la panique ont entravé l’intervention des secours, en particulier l’arrivée des ambulances.
Quelques minutes avant le passage à 2015 a eu lieu un mouvement de foule sur le Bund, le célèbre boulevard historique de Shanghai qui borde le fleuve Huangpu. Le bilan a été de 36 morts et 49 blessés, ce qui en fait la pire tragédie que la métropole chinoise ait connue depuis les 58 morts dans l’incendie d’un gratte-ciel en 2010.