Dès le premier janvier prochain, le salaire minimum va entrer en vigueur en Allemagne. Une réforme qui pose beaucoup de questions.
Même au sommet de l’Etat, le SMIC ne semblait pas être le bienvenu .La chancelière Angela Merkel le redoutait à cause de ses éventuelles répercussions néfastes sur le marché de l’emploi et également pour que l’Etat ne s’ingère pas dans la fixation des rémunérations. Des craintes qui n’ont pas pesé bien lourd devant les exigences de ses alliés sociaux-démocrates qui tenaient mordicus à ce changement. Cette application du salaire minimum devrait être suivie de conséquences .En effet les prix de certaines prestations à l’instar du coût d’une course en taxi pourraient augmenter pour combler les coûts salariaux supplémentaires. D’après un sondage effectué au cours du mois dernier par l’institut économique Ifo auprès de 6 300 entreprises, 26 % des patrons touchés par le SMIC entendent revoir à la hausse leurs tarifs, 23 %, diminuer les primes de leurs employés et 22 %, procéder carrément à une réduction de postes. Toujours selon la même source, certains employeurs vont se contenter de diminuer le temps de travail et les investissements.
Pour ce qui est de la répartition géographique, certains spécialistes craignent que la région est du pays soit plus affectée par les réactions des patrons que l’est.A noter que, dans cette dernière partie de l’Allemagne, les salaires ont toujours été plus élevés que dans la première, nonobstant la réunification.
Pour l’heure, il est difficile d’estimer les effets sur la consommation et la croissance économique qu’aura la rémunération supplémentaire dont certains employés jouiront. Cet impact devra être combiné à celui de multiples autres facteurs, dont, à titre illustratif, la baisse du prix du pétrole.