Les statistiques britanniques officielles révélées en fin de semaine dernière par le Sunday Times font état d’une augmentation impressionnante du nombre de visas octroyés aux investisseurs russes. Certains experts estiment qu’au-delà des avantages financiers, l’objectif de ces millionnaires russes serait l’obtention de la nationalité britannique.
Le bureau britannique de l’Immigration a délivré au cours des neuf premiers mois de cette année 162 « visas investisseurs » à des Russes. Ce chiffre représente une augmentation de 69% par rapport à la même période de l’année précédente.
Il est vrai que dans un contexte économique particulièrement difficile pour la Russie, entre la chute des prix du pétrole, du rouble et les sanctions occidentales, le visa investisseur britannique offre des avantages non négligeables. Conformément à la législation britannique, ce visa peut être délivré aux citoyens hors Union européenne à condition qu’ils souhaitent investir au moins 2 millions de livres, soit un peu plus de 2.5 millions d’euros, dans le pays. Il permet aux personnes qui l’obtiennent de rester jusqu’à trois ans et quatre mois sur le territoire britannique. Mais le Financial Times affirme que l’objectif final poursuivi par ces « immigrants investisseurs russes » serait l’obtention d’un accès plus rapide à la nationalité britannique.En effet, ce visa donne aux étrangers en situation régulière la possibilité d’accéder plus facilement à la citoyenneté ou à un permis de séjour en échange de l’achat de 1 à 10 millions de livres d’obligations d’Etat.
Jusqu’à très récemment, ce visa pouvait être délivré en mois de 24 heures. Mais les autorités britanniques envisagent sérieusement de durcir cette procédure. Pour la première fois en vingt ans, le gouvernement britannique a engagé des mesures pour rendre ce visa plus difficile à obtenir en augmentant par exemple le mois dernier le seuil minimum d’investissement.